krapagnou a écrit:

joyeux!

Surtout en cette période de fêtes En tout cas, je trouve que cette phrase est très vraie. Mais non, je n'ai pas abusé des noires, du tout ^^

Maïlys a écrit:

Louis Ferdinand Céline : un auteur qui me met parfois mal à l'aise tant il plonge dans la noirceur et "l'Horreur". Mais je n'ai jamais abordé ses écrits de façon vraiment objective car je connaissais sa vie et ses idées avant de le lire.

C'est marrant que tu me dises ça, parce qu'une des principales faiblesses de mes analyses en littérature résidait dans le fait que je dissociais totalement l'oeuvre de l'auteur....

J'avais beau savoir quel était l'auteur, sa vie, et et ses idées, je l'analysais comme si la face du monde le découvrait.

"Mais enfin, on ne lit pas que des romans anonymes, mademoiselle!!"

Du coup, ben, Céline, j'en ai entendu parler pendant des années avant de le lire vraiment, mais j'ai carrément découvert quand je l'ai lu....

Je dois avoir une mémoire de poisson rouge

En règle générale, connaître d'avance un auteur ne me parasite pas dans ma lecture. Mais trop de personnes de ma famille sont mortes dans la résistance pour que je n'ai pas un a priori négatif sur Céline. Et cela a nui à ma lecture de cet auteur, je le reconnais tout à fait.

Là, ça soulève un débat qui, à ma connaissance, n'a jamais trouvé de compromis.

Dissocier l'oeuvre de l'auteur, ou non ?

Moi, instinctivement, j'ai toujours lu sans réellement faire attention à l'auteur (pas par choix, c'est problématique chez moi !), mais je n'irais pas jusqu'à affirmer que c'est la bonne façon de faire.

D'un côté, il paraît impensable qu'un livre soit dissocié de son auteur, de l'autre, on se dit qu'un lecteur s'approprie forcément un texte, et qu'une fois écrit, il n'appartient à personne.

Donc moi, je vais faire la normande : "peut-être bien qu'oui, peut-être bien que non".

Quant à Céline et engagements, c'est encore un cas particulier, d'ailleurs, je me souviens que le prof qui nous l'a fait étudier nous avait pris deux heures en plus pour nous parler de la manière d'aborder les auteurs qu'on jugerait immoraux, pour une raison ou une autre...

Cette question de dissocier ou non une oeuvre de son auteur demeurera à-jamais sans réponse car rien n'est clair dans aucun des termes mis boût à boût: en-effet il y a des oeuvres ambigües comme celles de Céline (mais pas seulement: Chateaubriand est également dans ce cas) où les opinions antisémites ne semblent pas avoir joué de rôle primordial mais où son auteur, de part surtoût ce qu'il a affirmé APRES la Deuxième Guerre Mondiale, peut être considéré comme une véritable ordure: faut-il pour autant que son oeuvre, avec ce style si particulier, en patisse?..
Parallèlement à cela, il y a les oeuvres de type Manifeste où on doit impérativement savoir qui est l'auteur pour conserver un esprit critique et ne pas prendre ces dires pour argent comptant: ce sont là surtoût des oeuvres non-imaginaires (l'historien François Furet a reconnu être payé par les grandes universités étasuniennes pour écrire une histoire anti-communiste: IL FAUT LE SAVOIR!) et où souvent l'auteur ne cache pas ses opinions.
Il y a enfin des oeuvres imaginaires où l'auteur est allé chercher en lui et ses opinions la matière à alimenter son propos: là la réponse à en donner dépend d'après moi des sensibilités de chacun mais ces oeuvres ne peuvent à mon avis pas être condamnées d'office: on aime ou on n'aime pas Voltaire mais on peut juger ou non ses oeuvres selon sa philosophie, c'est au choix; de même que "Les Misérables" de Victor Hugo répondent à des opinions néanmoins marquées à gauche (tout comme tous les livres de Zola d'ailleurs) mais sont beaucoup plus qu'une manifestation d'opinion ("s" dans ce cas). Une autre oeuvre ultra-connue n'aurait pas existé sans les opinions profondes de son créateur: "La Flûte Enchantée" de Mozart (eh oui! cet opéra, le dernier du compositeur, le dernier d'obédiance baroque, n'aurait pas existé si Mozart n'avait pas été [tout comme Emmanuel Schickaneder, l'auteur du livret] un franc-maçon convaincu et engagé...).
Apprécier une oeuvre et en détester l'auteur, pourquoi pas? Mais cela ne gâche-t-il pas le plaisir?.. Ne pas s'occuper des opinions de l'auteur d'une oeuvre qu'on apprécie, pourquoi pas aussi? Mais n'est-ce pas le plus sûr moyen d'être endoctriné à notre insu?..
Ces questions n'auront je pense jamais de réponse. Et après tout, combien de questions doivent être posées mais ne doivent pas pour autant recevoir de réponse? Avoir des réponses à toutes nos questions n'est-il pas précisément un sugne de folie, de fanatisme ou de tyrannie?..

La réponse à la question n'existe pas non.

On ne peut réagir qu'au cas par cas, et le cas par cas, c'est subjectif.

Donc, non, pas de réponse.

Par contre, pour ce qui est d'apprécier une oeuvre et d'en détester l'auteur (mais NON Krapo, je ne parle pas de toi ^^) je ne trouve pas que ça gâche le plaisir... En tout cas, ça n'a jamais gâché le mien (mais bon, c'est peut-être moi qui suis tordue).

Par exemple, je déteste Choderlos de Laclos (oh! encore un franc-maçon!), mais je suis tombée amoureuse des liaisons dangereuses (vraiment je l'ai lu tellement de fois !).
Autre exemple, et tu l'as cité : Voltaire. Je n'ai vraiment aucune sympathie pour ce monsieur, mais j'ai fort apprécié tout ce que j'ai pu lire de lui.

Petrina a écrit:

Par contre, pour ce qui est d'apprécier une oeuvre et d'en détester l'auteur (mais NON Krapo, je ne parle pas de toi ^^) je ne trouve pas que ça gâche le plaisir...

Autant l'absence d'information peut être considéré comme une information en soi que être cité dans ce genre de propos peut conduire au doute et à une introspection profonde...

Que dois-je en conclure?? Est-ce une blague ou une mise en garde discrète??

*va finir son coulant au chocolat pour se remonter le moral...* (l'année ne commence pas si bien que ça pour moi, à moins que je ne sois trop fatigué pour bien interpréter)

Je suis d'accord avec toi, Sudena, il y a quasi autant de lectures que de livres et d'auteurs. On ne lit pas Mein Kampf comme Les Fleurs du mal et une biographie comme une correspondance ou un roman.
Il est parfois indispensable de connaître l'écrivain, son contexte et ses opinions, parfois non. Souvent en savoir quelque chose donne une autre profondeur au livre, explicite tel ou tel aspect, mais c'est rarement obligatoire. On peut, heureusement, apprécier La Flûte enchantée sans savoir qu'il s'agit d'un hymne au franc-maçonnisme. Quand je l'ai appris, cela m'a permis une autre lecture de l'oeuvre mais n'a pas retiré (ni ajouté) un iota à sa beauté.
Par contre, si l'on ne connaît pas la tendance politique de Claude Manceron, la lecture des Hommes de la Liberté me paraît biaisée.

De toutes manières, le risque éventuel d'une manipulation des idées est limité quand on lit beaucoup, comme toi, tous azimuts et tous styles confondus.

krapagnou a écrit:

Petrina a écrit:

Par contre, pour ce qui est d'apprécier une oeuvre et d'en détester l'auteur (mais NON Krapo, je ne parle pas de toi ^^) je ne trouve pas que ça gâche le plaisir...

Autant l'absence d'information peut être considéré comme une information en soi que être cité dans ce genre de propos peut conduire au doute et à une introspection profonde...

Que dois-je en conclure?? Est-ce une blague ou une mise en garde discrète??

*va finir son coulant au chocolat pour se remonter le moral...* (l'année ne commence pas si bien que ça pour moi, à moins que je ne sois trop fatigué pour bien interpréter)

Ben évidemment que c'est une blague mon Krapo :698$$^2: :698$$^2: Tu sais bien que j't'aime !!!

*est rassuré mais a quand même fini son gateau au chocolat*

arf! pas grave de toute façon ne pas manger de chocolat ne fait pas partie de mes bonnes résolutions!

Perso, je ne connais jamais les auteurs que je lis ou alors le strict minimum et je préfère ainsi. Car de ce fait, cela me permet de m interresser à tous sans préjugés et idées reçues sur chaque écrit. j aborde donc chq nouvel ouvrage avec les yeux d un enfant et me permet ensuite d apprécier ma lecture. par contre il est vrai que si un ouvrage me plait plus que de raison, je vais me mettre à chercher afin d en savoir plus sur l auteur et peut être ainsi mieux comprendre son oeuvre.

krapagnou a écrit:

*est rassuré mais a quand même fini son gateau au chocolat*

arf! pas grave de toute façon ne pas manger de chocolat ne fait pas partie de mes bonnes résolutions!

Tu sais quoi mon Krapo, je suis une spécialiste de la pâtisserie chocolatée, et un jour on se fera un gros gâteau à 5 étages (j'ai pas encore dépassé 3 pr l'instant) !!!

Personnellement, le chocolat, c'est mo carburant ( je suis insupportable quand je n'ai pas ma dose).

Amber, je comprends ton point de vue. Pour ma part, je suis partagée. ça dépend de ce qu'on lit et dans quel but ^^ mais il m'arrive souvent d'attacher une oeuvre plus à un courant ou une époque qu'à l'auteur lui-même et son vécu

En effet Petrina, je pense qu une oeuvre est indissociable de son époque.

"rien de grand dans le monde ne s'est fait sans passion" Hegel

la passion est ce qui anime et pousse les personnes à agir. Sans elle le monde serait bien fade.

Passion, passion... Mais qu'est ce que la passion?.. Est-elle une réalité biaisée ou une chimère vitale?.. Jusqu'où peut-elle nous entrainer? Sert-elle à guider notre vie ou à creuser notre tombe?.. A moins que ces deux choses ne soient liées?..




"L'art de gouverner n'a produit que des monstres." Saint-Just

Pour moi, la passion est dynamique et élan vital en chacun de nous. Mais elle doit être canalisée, voire disciplinée, sinon elle pourrait facilement "creuser notre tombe". Si elle guide notre vie ? Oui, en partie, à condition de ne pas la laisser nous tyranniser et nous entraîner plus loin ou ailleurs qu'on le désirerait vraiment.
En bref, et pour paraphraser Esope, la passion est "la meilleure et la pire des choses."

krapagnou a écrit:

"rien de grand dans le monde ne s'est fait sans passion" Hegel

J'ai une variante : rien de grand sans ce monde ne s'est fait sans chocolat !

On ne le dira jamais assez : VIVE LE CHOCOLAT ET CELLES QUI L'AIMENT !!!

Aurore F a écrit:

"Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous : "sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable."
Larochefoucauld

A mettre en exergue pour les fêtes Mais non, elles ne sont pas passées

Le Duc de La Rochefoucauld a vraiment écrit cela dans ses Maximes ?

"Ne jamais remettre son existence à demain."
Devise de l'acteur Bernard Giraudeau

"Le jour ne recommence pas ; il est un commencement absolu."
Yves Taillefer

Maïlys a écrit:

"Le jour ne recommence pas ; il est un commencement absolu."
Yves Taillefer

J'aime cette citation !

"Une difficulté est une lumière ; une difficulté insurmontable est un soleil"
Paul Valery.

Commentaire : oui pour la première partie de sa phrase. Sur la seconde... hmm... il est un peu trop optimiste pour moi !




une deuxième que j'aime beaucoup :hyret: :

" L'écriture, c'est passer le temps. La musique, c'est le faire passer. La peinture, c'est l'effacer".
G. Perros

Aurore F a écrit:

Est fou qui veut lutter contre les étoiles.
(La Chatte cendreuse)

j'aodre celui-là !! :mmlkjh:

Aurore F a écrit:

L'adversaire d'une vraie liberté est un désir excessif de sécurité
(Jean de La Fontaine, Le loup et le chien)

C'es très juste, et c'est aussi pourquoi je n'aime pas la liberté

"Si dans la République la justice ne règne pas avec un empire absolu, la liberté n'est qu'un vain nom"

Maximilien Robespierre, discours du 8 thermidor an II

maria a écrit:

"Une difficulté est une lumière ; une difficulté insurmontable est un soleil"
Paul Valery.
Commentaire : oui pour la première partie de sa phrase. Sur la seconde... hmm... il est un peu trop optimiste pour moi !

Là, je suis tout à fait d'accord avec toi !

maria a écrit:

" L'écriture, c'est passer le temps. La musique, c'est le faire passer. La peinture, c'est l'effacer".
G. Perros

La formule est jolie mais... qu'est-elle censée signifier au juste ?

Sudena a écrit:

"Si dans la République la justice ne règne pas avec un empire absolu, la liberté n'est qu'un vain nom"

Maximilien Robespierre, discours du 8 thermidor an II

Quand on voit ce que notre République a fait de la justice et de la liberté !

Je vois que tu signes "Maximilien Robespierre". Je viens de vérifier dans deux dictionnaires différents : ils donnent tous deux "Maximilien de Robespierre". De ta part, il est évident que ce n'est pas une erreur mais un choix délibéré. Pourrais-tu m'expliquer, s'il te plaït, Sudena.

Oh c'est simple: Robespierre, républicain, a laissé tomber la particule pendant la Révolution, comme beaucoup d'autres (mme Rolland "de la Platière", le général "d'Avout", etc...).

"Le bonheur,, ça ne se trouve pas en lingot, mais qu'en p'tite monnaie"
bénabar

Sudena a écrit:

Oh c'est simple: Robespierre, républicain, a laissé tomber la particule pendant la Révolution, comme beaucoup d'autres (mme Rolland "de la Platière", le général "d'Avout", etc...).

Merci, Sudena. Je me doutais que ce devait être quelque chose dans ce goût-là mais je préférais que tu me confirmes. Je trouve dommage que la postérité ne respecte pas ce changement qui me paraît très significatif.

Une phrase que j'ai croisé au détour d'un couloir de RER (non, non ce n'est pas une blague ) et que j'ai trouvé jolie :

"Puisque les lendemains sont toujours remis au lendemain, inventons un aujourd'hui qui chante"

Le Livre de la déraison souriante. Robert Sabatier